Par Hélène McDonald

De l’obscurité du plateau s’élève une lueur révélant le visage de deux comédiens, qui déclament les premiers vers de “Macbeth”. Il ne s’agit pas là d’une énième représentation de la célèbre pièce shakespearienne, à celle-ci s’y ajoute la valeur du texte de Gustave Akakpo, dont la matière est travaillée par la metteuse en scène Paola Secret. Nous voilà transportés au centre d’une troupe de théâtre sans le sou forcée de céder le rôle principal à un mécène afin de poursuivre son aventure. S’ensuivent des tensions aux échos assassins, rythmées de paroles et de réflexions sur l’absence de morale dans notre économie. Les époques s’imbriquent, ce qui est joué et vécu s’entremêle tels les spaghettis jetés sans ménagement dans les assiettes de ces désormais misérables seigneurs écossais. La pièce de Shakespeare se découvre dans toute sa vérité et sa contemporanéité grâce au jeu épatant de ces six comédiens.