Entre le malaise et l’indifférence, Echos offre sur un plateau vide, recouvert de sciure, une heure d’un hip-hop fidèle et techniquement sérieux, mais affadi par une absence patente de dramaturgie et alourdi par une gênante tentative poétique, narrative ou symbolique. « Ici, on danse l’écologie (…) la fragilité de l’environnement », nous dit-on : trop vaste programme ! Débutant par un tableau où les six danseurs, suspendus et torse nus, se balancent têtes renversées sur les mots de Fréderic Kocourek – qui a dû vouloir s’essayer à une quelconque prose poétique éco-psychologique- le spectacle enchaîne plusieurs tableaux très inégaux. On grince des dents à la récitation maladroite d’un des danseurs du texte pauvre et naïf qui sert d’introduction, on peine à croire les tentatives de « jeu » théâtralisés au cœur de leur hip-hop, au dernier tableau, et on se fatigue à la débauche d’énergie démesurablement trop démonstrative dans le 3ème tableau. Seule la seconde partie, au sol, dans une musique électro, offre de beaux instants collectifs. Quand au rapport à la nature sensé jaillir de ces mouvements giclant de sueur, on ne l’aura vu dans la sciure qui recouvre le sol. Reste donc du bon hip-hop, pour qui aime.