En recherche de l’autre

Cicatriciel

© Gauthier Thypa

Malgré une intelligente construction textuelle, qui part d’un vide existentiel – l’absence de l’Autre, l’être aimé qui s’en va –, pour désenfouir, d’abandon en abandon traumatique, un scandaleux vide langagier – l’absence de signifiant, ici celui d’« intersexe » –, quelque chose, pour nous aussi, peine à « passer ». La faute à une écriture presque « close », où le « je » autobiographique de Sarita Vincent Guillot, personne intersexe, n’est qu’un prisme creux par lequel déverser des propos ultradidactiques. Et cette trop grande distanciation – quoique sûrement impérieuse pour son auteur –, empreinte d’ironie, est rendue extrême par un comédien qui la surligne. Peut-être aurait-il fallu lui donner davantage de vie, de reliefs, ou de sensible, ce que les nappes électroniques bleutées et la verdure luxuriante, à l’organicité certes palpable, ne suffisent pas assez à apporter. Comme elles, on reste quelque peu à l’arrière. Parole nécessaire, oui, objet théâtral, moins évident.