© EllieKurttz

Fondée en 1979 par deux femmes incarcérées, Clean Break est la seule compagnie de théâtre exclusivement féminine, dédiée à la représentation des femmes en prison et à la thématique de la criminalité féminine. À travers leur travail scénique, mené dans les prisons et au sein de la communauté, elles posent des questions difficiles, suscitent des débats et visent à provoquer des changements profonds et positifs dans la vie des femmes criminalisées.

En partenariat avec des théâtres britanniques prestigieux comme le National Theatre, le Royal Court, le Bush Theatre et les Sheffield Theatres, elles partagent des histoires authentiques révélant les dommages causés par le système judiciaire et réinventent les perceptions des femmes et de la criminalisation. Elles font du théâtre un outil pour transformer la vie des femmes ayant connu le système judiciaire ou risquant d’y entrer en raison de défis tels que des problèmes de santé mentale ou d’abus de substances.

Dans le cadre du Lift Festival de Londres, la Brixton House accueille la première de “The Trials and Passions of Unfamous Women”, dernière création de la compagnie avec deux metteuses en scène invitées : Janaina Leite et Lara Duarte, figures influentes du théâtre brésilien contemporain. Leite, metteure en scène, dramaturge et performeuse, est connue pour intégrer des éléments autobiographiques et documentaires dans ses œuvres, explorant des thèmes sociaux et politiques avec une perspective féministe. Duarte, également metteure en scène, dramaturge et performeuse, se distingue par son style collaboratif et expérimental, utilisant le théâtre comme outil de critique sociale et de transformation.

Le spectacle vise à interroger la justice et à déterminer qui détient le pouvoir de décision. Cette expérience croise les rituels partagés du théâtre et des tribunaux. Les femmes ici invoquées ont franchi la ligne entre le légal et l’illégal, le moral et l’immoral, et ont ainsi affronté les lois de leur époque. Cependant, le spectacle semble hésiter entre un théâtre documentaire brut et réaliste et une réinterprétation de Chicago en version do-it-yourself néo-punk avec des actrices amatrices. Cette indécision nuit à la clarté et à l’engagement du spectacle. Chaque approche a ses vertus : l’une aurait pu être galvanisante, l’autre instructive. Mais en restant dans cet entre-deux malheureux, le spectacle perd de son impact et mérite de grandir.